respondant de la pureté des intentions de M. Sue, nous nous portons garant qu’il eût agi de même s’il en eût été à son premier ouvrage, en admettant, ce qui est inadmissible, que les Mystères de Paris puissent être un premier ouvrage.
Pour ce qui est de l’argot, nous avons discuté cette question en commençant notre analyse. C’est une affaire d’école, et nous déclarons en notre âme et conscience qu’il est bien de donner à chaque classe de la société le langage qui lui est propre.
Si maintenant nous prenons les scènes de débauche et de crime des Mystères de Paris, nous dirons que l’ouvrage eût menti à son titre en ne les mentionnant pas. Nous le répétons, M. Sue n’a pas fait la société mauvaise, c’est la société qui s’est offerte mauvaise à M. Sue.
Un homme honorable, un homme de bien, Parent-Duchâtelet, a écrit en tête de son livre de la prostitution :
« Une des lois constantes de la nature, c’est que les êtres vivants ressemblent à ceux qui les produisent, et que les générations se transmettent les vices aussi bien que les bonnes qualités du corps et de l’esprit : de là le précepte donné aux chefs des États par les législateurs de tous les temps, de surveiller les générations présentes en vue des générations futures, d’éloigner d’elles les maladies et les infirmités en fortifiant leur constitution, et de faire concourir au perfectionnement moral et physique des populations tous les moyens capables de conduire à ce but. »
Certes, nous sommes de cet avis : que la mère défendra la lecture des Mystères de Paris à sa fille ; mais