peut le compter parmi ses plus illustres bienfaiteurs, » selon l’expression si vraie du cardinal Maury.
Quand nous disions les saint Vincent-de-Paul du notariat, c’était en mémoire du sieur Lehon qui cachait le voleur, comme le Ferrand du roman, sous les dehors d’une piété austère ; du sieur Lehon que son avocat n’a pas craint d’appeler aux débats le saint Vincent-de-Paul du notariat.
Maintenant nous tenons à trop grand honneur la délicate amitié que veut bien nous témoigner M. E. Sue, pour passer sous silence ce qui le concerne dans la lettre que nous avons reçue.
Le premier point à remarquer, c’est que la critique de notre correspondant ne frappe que sur la partie romanesque de l’ouvrage et nullement sur la partie morale. M. Sue a négligé son style, oui ! M. Sue nous l’a confessé à nous-même : « J’ai tant de vérités à dévoiler, nous disait-il, qu’il ne m’est pas possible de calculer mes phrases. Ce serait mal, en somme, car, si mon livre doit amener ceux qui nous gouvernent à exécuter quelques réformes utiles, quels reproches ne devrais-je point me faire d’avoir retardé, pour une vaine satisfaction d’amour-propre, la révélation de ces mystères infâmes, non pas tant par leur nature que par le lieu où ils se passent, c’est-à-dire au milieu d’une société civilisée. »
M. Sue a fait assez souvent preuve de style pour qu’on n’ait rien à lui réclamer de ce côté. En outre, sauf quelques négligences faciles à corriger, les Mystères de Paris sont écrits avec cette éloquence du cœur, qui est à nos yeux la seule et véritable éloquence. Donc, l’auteur pouvait impunément faire abnégation de sa réputation d’écrivain, il n’avait pas un iota à y perdre ; mais, pour convaincre notre estimable cor-