Page:Sue - Les mystères de Paris, 10è série, 1843.djvu/374

Cette page a été validée par deux contributeurs.

assassinent, non pas un homme, mais cent familles. Si la justice doit être indulgente, qu’elle le soit pour le misérable dont une bienfaisante instruction n’a pas développé l’intelligence, qui, battu et terrassé par le malheur, ne croit pas à un Dieu juste et miséricordieux ; de la pitié pour lui, soit ! s’il a détaché un fruit de l’arbre du voisin, c’est qu’il avait soif, c’est que, n’ayant rien à lui, il n’apprécie pas le droit de propriété. Mais qu’on frappe impitoyablement l’officier public qui manque à sa mission. Il sait, celui-là, il ne souffre ni de la faim, ni de la soif. Que pour lui, l’on soit sans pitié, car il commet le plus épouvantable de tous les crimes, il assassine ses hôtes, lâchement pendant qu’ils dorment le sommeil de la confiance ; car, enfin, il ne rougit pas de sacrifier la considération dont on l’entoure à quelques écus, et d’absoudre son ignoble crime par cette maxime ignoble : L’or lave la honte !

Pour conclure, « nous voudrions que, grâce à une réforme législative, l’abus de confiance commis par un officier public fût qualifié vol et assimilé pour le minimum de la peine au vol domestique, et pour le maximum au vol avec effraction et récidive. La compagnie à laquelle appartiendrait l’officier public serait responsable des sommes qu’il aurait volées en sa qualité de mandataire forcé et salarié. »


SEIZIÈME ARTICLE.


Un de nos abonnés nous adresse une longue lettre où il nous demande comment nous avons pu comparer un notaire fripon avec saint Vincent-de-Paul ; de plus, à propos des Mystères de Paris, reproche à