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troublée d’abord par ce cri s’y était habituée et ne le regardait plus que comme un bourdonnement incommode ; mais aujourd’hui, la foule ce n’est point une hyperbole, la foule s’est émue et les riches ont compris et croient qu’il y a en effet sur cette terre des pauvres et des misérables. Cette conscience du paupérisme amènera tôt ou tard une grande réforme et M. Sue aura atteint son but.

Dans les Mystères de Paris, l’auteur a mis au service des vérités sociales les plus sèches, les plus ardues, sa riche imagination de poète, et c’est avec une énergique indignation qu’il attaque aujourd’hui la coupable indulgence de la loi à l’égard des officiers publics qui manquent au premier, au plus saint de leurs devoirs, la probité.

En effet, cette loi si sévère, si implacable pour tous les autres devient quasi facile et élastique, quand il s’agit d’un notaire. Brutale pour celui-là, elle se fait polie pour celui-ci ; autant elle châtie avec rudesse le premier, autant elle punit paternellement le second.

Ainsi, un valet profitera du sommeil de ses maîtres, pour enlever une montre ou une bourse, ou bien encore un misérable s’introduira la nuit par-dessus les murs, au péril de sa vie, et forcera un secrétaire, la justice sera terrible pour les frapper.

Cela est juste… Celui-là a commis un vol domestique, celui-ci s’est rendu coupable d’un vol effractif. « Mais qu’un huissier, mais qu’un officier public quelconque vous dérobe l’argent que vous avez forcément confié à sa qualité officielle, non seulement ceci n’est plus assimilé au vol domestique ou au vol avec effraction, mais ceci n’est pas même qualifié vol par la loi. Vol, fi donc ! abus de confiance, à la bonne heure ! C’est plus