meublé avec une somptuosité royale, éblouissant de lumières et tendu d’étoffe de soie cramoisie, sur laquelle courait un feuillage d’or brodé en relief. Au premier rang, sur de grands fauteuils dorés, se tenait l’archiduchesse Sophie (le prince lui faisait les honneurs de son palais), à sa gauche madame la marquise d’Harville, et à sa droite la princesse Amélie ; debout derrière elles était le grand-duc portant l’uniforme de colonel de ses gardes ; il semblait rajeuni par le bonheur et ne pas avoir plus de trente ans ; l’habit militaire faisait encore valoir l’élégance de sa taille et la beauté de ses traits ; auprès de lui était l’archiduc Stanislas en costume de feld-maréchal ; puis venaient ensuite les dames d’honneur de la princesse Amélie, les femmes des grands dignitaires de la cour, et enfin ceux-ci.
Ai-je besoin de vous dire que la princesse Amélie, moins encore par son rang que par sa grâce et sa beauté, dominait cette foule étincelante. Ne me condamnez pas, mon ami, sans lire ce portrait… Quoiqu’il soit mille fois en-