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toi ! Et le pauvre enfant se couchera sur le seuil inhospitalier avec son frisson et sa faim.

Ceci soit dit sans vouloir aucunement attaquer la sage et généreuse pensée qui a fondé ces hospices pieux où l’on s’applique à cautériser, à guérir les plaies légères qui avec le temps étendraient sur tout le corps une lèpre affreuse.

Du reste, nous tenons de source bonne et certaine, qu’un comité s’est organisé à Paris, pour ouvrir aux pauvres petits enfants abandonnés ou orphelins, quelques asiles comme Mettray. C’est à M. Sue que ces malheureux devront cela, et voilà une excellente réfutation de l’immoralité prétendue des Mystères de Paris, et voilà pour l’auteur une belle récompense de ses travaux, un remède efficace aux sottes piqûres de la critique. Merci à ceux-là qui fécondent l’œuvre bienfaisante du penseur, c’est se montrer dignes de ses leçons.

« Supposez, par la pensée, une société organisée de telle sorte, qu’elle ait pour ainsi dire les assises de la vertu comme elle a les assises du crime.

» Le peuple ne serait-il pas sans cesse encouragé au bien, s’il voyait souvent un tribunal auguste, imposant, vénéré, évoquer devant lui aux yeux d’une foule immense, un pauvre et honnête artisan dont on raconterait la longue vie probe, intelligente et laborieuse, et auquel on dirait :

» Pendant vingt ans, vous avez plus qu’aucun autre travaillé, souffert, courageusement lutté contre l’infortune ; votre famille a été élevée par vous dans des principes de droiture et d’honneur… Vos vertus supérieures vous ont hautement distingué, soyez glorifié et récompensé… L’État vous assure une pension suffisante à vos besoins. Environné de