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étroit et mesquin ? à quoi bon ? et nous n’avons pas voulu, et le scalpel nous est tombé des mains !

Quant au peu d’espace qu’à notre grand regret nous accordons à ces études, il faut moins nous en accuser que l’exigu carré de papier où nous sommes couché comme sur le lit de Procuste, c’est-à-dire à la condition de renfermer les lignes dans l’espace donné.

Avant d’entrer à Saint-Lazare où il conduit le lecteur, M. Sue a cru devoir disculper son œuvre de la sotte accusation d’immoralité portée par quelques-uns contre elle. En vérité, il a eu tort de s’arrêter en chemin pour pareille chose. Qu’importent les criailleries de tous ces braves gens qui proclament Fleur-de-Marie, poussée à la dégradation par l’isolement, l’ignorance et la misère, une effrontée coquine, et recommandent à leurs filles la lecture des fureurs incestueuses de Phèdre, la reine ! sous prétexte d’enseignement moral ! Il importe d’autant moins que plusieurs, et j’en ai eu la preuve, ne connaissent pas plus l’admirable tragédie de Racine que les Mystères de Paris.

« Nous n’avons pas reculé, dit-il, devant les tableaux les plus hideusement vrais, pensant que, comme le feu… la vérité morale purifie tout ! » et M. Sue a raison ; partout où se trouve une vérité, il faut la chercher et la crier hautement, afin qu’elle serve à tous. Cette fumée noire et infecte qui se dégage de la houille, enfermez-la dans des tuyaux, mettez le feu à l’orifice et vous aurez un jet de lumière pur et brillant. Cette boue qui croupit dans la rue en l’infectant, enlevez-la et la portez dans les champs ; la rue sera assainie et la récolte meilleure. Ces pestiférés qui se tordent là-bas, ne les regardez pas à travers votre lorgnon, mais penchez-vous sur leur