si nous ne voulions arriver de suite au nouveau mode de châtiment proposé par M, Sue. Il crève les yeux au criminel, en lui disant :
« Tu as criminellement abusé de ta force… je paralyserai ta force… les plus vigoureux tremblaient devant toi, tu trembleras devant les plus faibles… Assassin… tu as plongé des créatures de Dieu dans la nuit éternelle… les ténèbres de l’éternité commenceront pour toi en cette vie… aujourd’hui… tout à l’heure… ta punition enfin égalera tes crimes… Mais, ajouta Rodolphe avec une sorte de pitié douloureuse, cette punition épouvantable te laissera du moins l’horizon sans bornes de l’expiation… je serais aussi criminel que toi si, en te punissant, je ne satisfaisais qu’une vengeance, si juste qu’elle fût… Loin d’être stérile comme la mort, ta punition doit être féconde ; loin de te damner, elle peut te racheter !… Si, pour te mettre hors d’état de nuire, je te dépossède à jamais des splendeurs de la création, si je te plonge dans une nuit impénétrable… seul… avec le souvenir de tes forfaits… c’est pour que tu contemples incessamment leur énormité. Oui, pour toujours isolé du monde extérieur, tu seras forcé de toujours regarder en toi… et alors, je l’espère, ton front bronzé par l’infamie rougira de honte. »
Plus loin, l’auteur montre avec une sauvage énergie les terribles résultats de ce terrible châtiment. Le Maître d’école, cet épouvantail la Cité, ce géant dont le nom seul faisait frissonner, est à la merci d’une vieille femme et d’un enfant. Heureux de son infirmité, la Chouette et Tortillard aiguillonnent l’orgueil de cet homme, si fier de sa force herculéenne, par d’infâmes et sanglantes plaisanteries ; ils le mena-