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Comme un enfant, on sait que ton Rodolphe pleure,
Qu’avec anxiété ses yeux mesurent l’heure,
Qu’il expire à l’aspect de ce funèbre vœu…
Plaignez-moi, nous dit-il. Eh qui pourrait le plaindre !
Désolée, expirante, au lieu de nous la peindre,
Qu’il l’arrache donc de ce lieu !

À travers ce courroux quelles sont mes alarmes !
Mon front est abattu, mon cœur est gros de larmes ;
Je tente vainement des efforts surhumains.
Aux marches de l’autel tremblante je me poste…
Eugène, donne-moi, devant cet holocauste,
Le corps de fer des vieux Germains !

Tout est fini… mon Dieu ! quelle affreuse nouvelle !
Quelle vaste douleur au monde se révèle !
Fleur-de-Marie… est morte… oui, morte, entendez vous ?
Là de tristes lueurs sillonnent la paupière,
Là pleurent des récits à fendye un cœur de pierre,
Ici l’on sanglote à genoux.

Et morte pour toujours ! et dix-huit ans à peine !
Et la beauté d’un ange, et le sort d’une reine !…
Ils l’ont tuée à force et de trouble et d’émoi !
Sa prière touchante et par le ciel bénie,
Ses regrets, ses adieux, ses legs, son agonie
En traits de feu vivent en moi !