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XV.


Recueillons nos esprits : voici le vieux Bicêtre.
D’autres adversités vont-elles m’apparaître ?
Ici des condamnés attendent le trépas !
Là fléchit la vieillesse et rugit la démence.
Eugène, de nos maux que la liste est immense !
De grâce, ne l’achevons pas !

Nous qui dans notre sein sentons bondir une âme ;
Lorsque sous tant d’aspects le malheur nous réclame,
Irions-nous, couronnés et de joie et de fleurs,
Envahir ces palais où les plaisirs s’unissent ?
Oh ! l’ignoble pensée ! avec ceux qui gémissent
Plutôt laissons couler nos pleurs.

Ces pauvres idiots, qu’ils me semblent à plaindre !
De quelle ombre je vois leur avenir se teindre !
Ont-ils donc pour toujours perdu le sentiment ?…
Bon docteur, à quel point ta réponse m’atterre !
Qui créa ce fléau ? de l’orgueil de la terre
Serait-ce un divin châtiment ?