Eugène, quel succès environne ton livre !
Avec quelle fureur à son charme on se livre !
Qu’il est beau de se voir porté sur le pavois !
Oui, tressaille d’orgueil : pas un coin de ce monde
Où le cœur ne palpite, où Pécho ne réponde
Aux mâles accents de ta voix.
À ta voix, des cités s’ébranlent les murailles :
Ce monde est secoué jusque dans ses entrailles,
Comme à l’heure où la terre est en convulsions.
Jamais, dès qu’on l’effleure, on ne fuit ton empire ;
Il faut que l’on existe, il faut que l’on expire
Brisé par tes commotions !
Pitié pour mes efforts ! pitié pour ma faiblesse !
Fais trêve à tes horreurs, fais trêve à mon ivresse,
Et dis-nous si, par toi, l’on deviendra meilleur.
As-tu pour nous peser le levier d’Archimède ?
De nos maux ta magie est-elle le remède ?
Ton délire, est-ce le bonheur ?