Mais ce n’est pas assez de sonder les abîmes
Des plus basses erreurs, des plus horribles crimes,
De la grande cité redresse tous les torts :
Qu’on t’enivre d’encens, contre toi qu’on sévisse ;
Pour greffer la vertu sur la tige du vice,
Tout est digne de tes efforts.
Ta tâche envers le siècle est loin d’être remplie,
Eugène ; il est chez nous encore de la lie,
Des larmes à sécher, des douleurs à guérir,
Des cœurs à retremper, des esprits à convaincre,
Des erreurs à fronder, des sophismes à vaincre
Et des palmes à conquérir !
Qu’on soit humble, superbe, entouré de puissance,
Revêtu de candeur ou masqué d’innocence,
De tous les cœurs tarés pénètre le secret :
Relance tes filets sur les uns, sur les autres,
Avec autant de fruit qu’autrefois les apôtres
Sur le lac de Genesareth.