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Tu m’as, le croira-t-on ? à demi convertie.
Non, je ne reviens pas de cette sympathie
Que ces cœurs de brigands témoignent au malheur.
Est-il vrai que l’on peut refondre leur nature ?
Ma thèse, soutenue avec tant de droiture,
Ne serait-elle qu’une erreur ?…

Je n’ose conserver cette douce croyance.
Le cri de la raison et de l’expérience
Me dit : L’instinct du mal, on l’apporte en naissant.
Non, non, l’adversité ne gâte jamais l’homme.
Néron avait-il faim, quand il allait dans Rome
Se gorger de boue et de sang ?

Pendant ces longs récits quelle crainte m’agite !
Gardien, ne songe plus au repas qui t’invite ;
Et toi, Pique-Vinaigre, oh ! parle, conte encor !
Silence dans la pègre !… Est-ce un signal d’alarmes ?…
Qui, pour sauver Germain, me prêtera des armes ?…
À son secours, Moucheron d’or !

Salut, ô Chourineur ! entre tes bras d’athlète,
Étreins le Gros-Boiteux, étouffe le Squelette !
Gloire à toi qui nous rends Germain assassiné !
Mais quel aveu fatal paralyse ma joie ?…
Quand Rodolphe t’avait mis dans la bonne voie,
As-tu de nouveau chouriné ?