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Père de Cecily, dis-nous si Praxitèle
T’a légué son ciseau pour la créer si belle ?
Dis-nous si c’est l’enfer ou toi qui la corromps ?
Mais plutôt voile-nous ses attraits et ses vices ;
Son langage pervers, ses brûlants artifices,
De honte rougissent nos fronts !

Eugène ! ah ! chez Ferrand, que tu nous fais de peine !
Combien de ton guichet nous détestons la scène !
Pour les chastes regards quel tableau répugnant !
N’entends-tu pas qu’ici le monde entier t’accuse
De souiller plus encor les ailes de ta muse
Qu’au Lapin-Blanc, qu’au Cœur-Saignant !

Pour celle que ta plume idolâtre et diffame,
Présente à notre orgueil la véritable femme ;
Montre-nous son beau front de pudeur revêtu,
Son noble dévoûment, sa grâce enchanteresse,
Et son cœur assailli par des flots de tendresse,
Mais protégé par la vertu !

Cecily !!!… Cependant j’admire ta puissance ;
Ton audace te tient presque lieu d’innocence…
Va, cours livrer ton tigre à la fatalité !
De ses grandes vertus explique le problème,
Et sur son front impur déchaîne l’anathème
Du temps et de l’éternité !