Encore un nouveau meurtre, encore la Chouette !
Ôtez-là pour jamais de ma vue inquiète ;
De Fourline elle tient le couteau menaçant !…
Sarah ! dans les transports de ta royale attente,
Avais-tu pressenti que sa main dégoûtante
Dût se repaître de ton sang ?
La Chouette ! viens voir l’ivresse qui m’anime,
À l’heure où Tortillard te plonge dans l’abîme !
Du petit monstre entends le langage moqueur !
Expie en ce tombeau tes exécrables œuvres ;
Que les rats affamés, les livides couleuvres,
Te mangent lentement le cœur !
Puisse de tes tourments ne point tarir la source !
Puisse, devant tes maux, l’heure oublier sa course !
Qu’un long remords te presse entre ses bras de fer !
Que la faim, la terreur te rongent les entrailles ;
Expire mille fois dans ces noires murailles,
Puis va revivre dans l’enfer !
Mais entre la Chouette et le Maître d’école
Avec quelle furie on s’étreint, on s’immole !
Courage, homme de sang, redouble ton effort :
Que ta main la déchire et que ta dent la broie ;
Brave son cri de grâce, et deviens fou de joie
Au bruit de son râle de mort !
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