Page:Sue - Les mystères de Paris, 10è série, 1843.djvu/230

Cette page a été validée par deux contributeurs.


Après avoir long-temps martyrisé notre âme,
Eteint de l’espérance ou ranimé la flamme,
Où vas-tu promener nos esprits soucieux ?
Sous un dôme de fleurs ? dans l’antre du carnage
Sous l’aile du zéphyr, sous les coups de l’orage ?
Dans les enfers ou dans les cieux ?

Puisses-tu, désertant la région des crimes,
Transporter ton génie aux plus superbes cimes
Et fixer dans les airs ton front resplendissant !
Pour hanter les forçats, ta muse est trop altière.
Mais, contre nos souhaits, tu poursuis ta carrière
Dans les complots et dans le sang !

Des forfaits si ta main ne tarit point la source,
Où donc s’arrêtera ton intrépide course ?
Au milieu des brigands vas-tu river nos pas ?
Si tu devais encor livrer à leur furie
Ou ton noble Rodolphe ou ta Fleur-de-Marie,
Oh ! de grâce, n’achève pas !