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Quelle rage surtout m’inspire ta Borgnesse !
Si tu dois l’épargner, livre-moi la tigresse :
Regarde donc ! j’ai pris ses penchants inhumains !
Tiens, il faut pour venger la pauvre Pégriotte,
Et que je la maudisse et que je la garrotte,
Que je l’étrangle de mes mains !

Protège ce bon Murph à l’honneur si fidèle,
Rodolphe, de nos cœurs l’amour et le modèle ;
Que sur leur noble front s’émoussent tous les coups !
Arrache ta Goualeuse au serpent qui la guette,
Aux rustres d’Arnouville, aux mains de la Chouette ;
Je te le demande à genoux !

Sur la berge où l’attend la race criminelle,
Que l’ange du salut la couvre de son aile !
Ils l’ont prise !… au secours ! Mon Dieu ! leur vitriol
Va la défigurer !… Eugène ! je t’en prie,
Que Rodolphe, que Murph, pour nous rendre Marie,
Des autans devancent le vol !

Faut-il, quand tu la fais si belle, si sublime,
Que toujours des méchants elle soit la victime ?
Devant nos cœurs épris ne la torture plus ;
Dis-lui son rang… Mais non ; la vie est trop amère ;
Cache-la dans le ciel et donne-lui pour mère
La tendre mère de Jésus !