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père sourit, me fit un signe, et lui répondit : « Ce portrait est celui d’un de nos cousins, qui aurait maintenant, vous le voyez, à son costume, ma chère Amélie, quelque trois cents ans, mais qui, bien jeune, avait déjà témoigné d’une rare intrépidité et d’un cœur excellent : ne porte-t-il pas, en effet, la bravoure dans le regard et la bonté dans le sourire ? »

(Je vous en supplie, Maximilien, ne haussez pas les épaules avec un impatient dédain en me voyant écrire de telles choses à propos de moi-même ; cela me coûte, vous devez le croire ; mais la suite de ce récit vous prouvera que ces puérils détails, dont je sens le ridicule amer, sont malheureusement indispensables. Je ferme cette parenthèse, et je continue.)

— La princesse Amélie — reprit ma tante — dupe de cette innocente plaisanterie, partagea l’avis de son père sur l’expression douce et fière de votre physionomie, après avoir plus attentivement considéré le portrait. Plus tard, lorsque j’allai la voir à Gerolstein, elle