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— Sans doute.

— Et comment cela ?

— Vous vous souvenez que lorsqu’à l’âge de seize ans vous avez quitté Oldenzaal pour faire un voyage en Russie et en Angleterre avec votre père, j’ai fait faire de vous un portrait dans le costume que vous portiez au premier bal costumé donné par feu la grande duchesse.

— Oui, ma tante, un costume de page allemand du seizième siècle.

— Notre excellent peintre, Fritz Mocker, tout en reproduisant fidèlement vos traits, n’avait pas seulement retracé un personnage du seizième siècle ; mais, par un caprice d’artiste, il s’était plu à imiter jusqu’à la manière et jusqu’à la vétusté des tableaux peints à cette époque. Quelques jours après son arrivée en Allemagne, la princesse Amélie, étant venue me voir avec son père, remarqua votre portrait, et me demanda naïvement quelle était cette charmante figure des temps passés ? Son