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« — Encore une fois, ma chère fille — reprit l’abbesse — votre modestie vous trompe… l’unanimité du choix de vos sœurs vous prouve combien vous êtes digne de me remplacer… Par cela même que vous avez pris part aux joies du monde, votre renoncement à ces joies n’en est que plus méritant… Ce n’est pas S. A. la princesse Amélie qui est élue. C’est sœur Amélie… Pour nous, votre vie a commencé du jour où vous avez mis le pied dans la maison du Seigneur… et c’est cette exemplaire et sainte vie que nous récompensons… Je vous dirai plus, ma chère fille, avant d’entrer au bercail votre existence aurait été aussi égarée qu’elle a été au contraire pure et louable… que les vertus évangéliques, dont vous nous avez donné l’exemple depuis votre séjour ici, expieraient et rachèteraient encore aux yeux du Seigneur un passé si coupable qu’il fût… D’après cela, ma chère fille, jugez si votre modestie doit être rassurée. »

— Ces paroles de l’abbesse furent, comme