rage… Je sens pour ainsi dire en moi que notre enfant est mortellement frappée…
…Après tout, sa vie serait si malheureuse…
Voilà deux fois que je me dis, en pensant à la mort possible de ma fille… que cette mort mettrait du moins un terme à sa cruelle existence… Cette pensée est un horrible symptôme… Mais, si ce malheur doit nous frapper, il vaut mieux y être préparé, n’est-ce pas, Clémence ?
Se préparer à un pareil malheur… c’est en savourer peu à peu et d’avance les lentes angoisses… C’est un raffinement de douleurs inouï… Cela est mille fois plus affreux que le coup qui vous frappe, imprévu… Au moins la stupeur, l’anéantissement vous épargnent une partie de cet atroce déchirement…
Mais les usages de la compassion veulent qu’on vous prépare… Probablement je n’agirais