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fausse… dont j’ai déjà tant souffert… et pour moi… et pour vous… car j’ai ma fierté aussi. Votre fille sera ce qu’elle doit être… fera ce qu’elle doit faire, subira ce qu’elle doit subir… Demain tous sauraient de quelle fange vous m’avez tirée… qu’en me voyant repentante au pied de la croix on me pardonnerait peut-être le passé en faveur de mon humilité présente… Et il n’en serait pas ainsi, n’est-ce pas, mon bon père, si l’on me voyait, comme il y a quelques mois, briller au milieu des splendeurs de votre cour. D’ailleurs, satisfaire aux justes et sévères exigences du monde, c’est me satisfaire moi-même ; aussi je remercie et je bénis Dieu de toute la puissance de mon âme, en songeant que lui seul pouvait offrir à votre fille un asile et une position dignes d’elle et de vous… une position enfin qui ne formât pas un affligeant contraste avec ma dégradation première… et qui pût me mériter le seul respect qui me soit dû… celui que l’on accorde au repentir et à l’humilité sincères. »

Hélas ! Clémence… que répondre à cela ?…