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— Certes, ma tante, la modestie est une rare qualité chez une princesse si jeune, si belle et si heureuse.

— Songez encore, mon cher enfant, qu’il est d’autant mieux à la princesse Amélie de jouir sans ostentation vaniteuse de la haute position qui lui est incontestablement acquise, que son élévation est récente…[1].

— Et dans son entretien avec vous, ma tante, la princesse a-t-elle fait quelque allusion à sa fortune passée ?

— Non ; mais lorsque, malgré mon grand âge, je lui parlai avec le respect qui lui est dû, puisque Son Altesse est la fille de notre souverain, son trouble ingénu, mêlé de reconnaissance et de vénération pour moi, m’a profondément émue ; car sa réserve, remplie de noblesse et d’affabilité, me prouvait que le présent ne

  1. En arrivant en Allemagne, Rodolphe avait dit que Fleur-de-Marie, long-temps crue morte, n’avait jamais quitté sa mère la comtesse Sarah.