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— Oui… oui, mon enfant — reprit Clémence — lorsqu’à chaque instant du jour vous vous verrez bénie, respectée, adorée par l’époux de votre choix, par l’homme dont votre père vous a mille fois vanté le cœur noble et généreux… aurez-vous le loisir de songer au passé ? Et lors même que vous y songeriez… comment ce passé vous attristerait-il ? comment vous empêcherait-il de croire à la radieuse félicité de votre mari ?

— Enfin c’est vrai… car dis-moi, mon enfant — reprit Rodolphe qui pouvait à peine contenir des larmes de joie en voyant sa fille ébranlée — en présence de l’idolâtrie de ton mari pour toi… lorsque tu auras la conscience et la preuve du bonheur qu’il te doit… quels reproches pourras-tu te faire ?

— Mon père… — dit Fleur-de-Marie, oubliant le passé pour cette espérance ineffable — tant de bonheur me serait-il encore réservé !