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aurais pu rêver un époux plus digne de toi.

— Ah ! mon père… pitié !… pitié !…

— Mais, comme homme d’honneur, je songeais au triste passé de mon enfant… Aussi, loin d’encourager les espérances d’Henri, dans plusieurs entretiens je lui donnai des conseils absolument contraires à ceux qu’il aurait dû attendre de moi, si j’avais songé à lui accorder ta main. Dans des conjonctures si délicates, comme père et comme homme d’honneur, je devais garder une neutralité rigoureuse, ne pas encourager l’amour de ton cousin, mais le traiter avec la même affabilité que par le passé… Tu as été jusqu’ici si malheureuse, mon enfant chéri, que te voyant pour ainsi dire te ranimer sous l’influence de ce noble et pur amour, pour rien au monde je n’aurais voulu te ravir ces joies divines et rares… En admettant même que cet amour dût être brisé plus tard… tu aurais au moins connu quelques jours d’innocent bonheur… Et puis, en-