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— Hélas ! oui, mon père. Jugez de ma confusion lorsque plus tard la supérieure m’apprit que ce portrait était celui de son neveu, l’un de nos parents… Alors mon trouble fut extrême ; je tâchai d’oublier mes premières impressions ; mais plus j’y tâchais, plus elles s’enracinaient dans mon cœur, par suite même de la persévérance de mes efforts… Malheureusement encore, souvent je vous entendis, mon père, vanter le cœur, l’esprit, le caractère du prince Henri…

— Tu l’aimais déjà, mon enfant chéri, alors que tu n’avais encore vu que son portrait et entendu parler que de ses rares qualités.

— Sans l’aimer, mon père, je sentais pour lui un attrait que je me reprochais amèrement ; mais je me consolais en pensant que personne au monde ne saurait ce triste secret, qui me couvrait de honte à mes propres yeux. Oser aimer… moi… moi… et puis ne pas me contenter de votre tendresse, de celle de ma seconde mère ! Ne vous devais-je pas assez pour