— De la princesse Amélie…
— La fille du grand-duc ? En effet, lord Dudley nous en avait parlé à Vienne avec un enthousiasme que nous avions taxé d’exagération poétique.
— À mon âge, avec mon caractère et dans ma position — reprit ma tante — on s’exalte assez peu ; aussi vous croirez à l’impartialité de mon jugement, mon cher enfant. Eh bien ! je vous dis, moi, que de ma vie je n’ai rien connu de plus enchanteur que la princesse Amélie. Je vous parlerais de son angélique beauté, si elle n’était pas douée d’un charme inexprimable qui est encore supérieur à la beauté. Figurez-vous la candeur dans la dignité et la grâce dans la modestie. Dès le premier jour où le grand-duc m’a présentée à elle, j’ai senti pour cette jeune princesse une sympathie involontaire. Du reste, je ne suis pas la seule : l’archiduchesse Sophie est à Gerolstein depuis quelques jours ; c’est bien la plus fière et la plus hautaine princesse que je sache…