impie et sacrilège ! Et puis, si vous saviez, mon père, ce que j’ai souffert… ce que je souffre encore chaque jour en me disant : Si Dieu voulait que le passé fût connu… avec quel mépris mérité on traiterait celle qu’à cette heure on élève si haut !… Quelle juste et effrayante punition !
— Mais, malheureuse enfant… ma femme et moi nous connaissons le passé… nous sommes dignes de notre rang, et pourtant nous te chérissons… nous t’adorons.
— Vous avez pour moi l’aveugle tendresse d’un père et d’une mère…
— Tout le bien que tu as fait depuis ton séjour ici ? et cette institution belle et sainte, cet asile ouvert par toi aux orphelines et aux pauvres filles abandonnées, ces soins admirables d’intelligence et de dévouement dont tu les entoures ? Ton insistance à les appeler tes sœurs, à vouloir qu’elles t’appellent ainsi, puisqu’en effet tu les traites en sœurs ?… N’est-ce