Page:Sue - Les mystères de Paris, 10è série, 1843.djvu/12

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Mais, quoique vous ayez sans doute maintenant à peu près deviné mon secret, laissez-moi suivre la marche des événements sans l’intervertir…

Le couvent de Saint-Hermangilde, dont ma tante est abbesse, est à peine éloigné d’un demi-quart de lieue de Gerolstein, car les jardins de l’abbaye touchent aux faubourgs de la ville ; une charmante maison, complètement isolée du cloître, avait été mise à ma disposition par ma tante, qui m’aime, vous le savez, avec une tendresse maternelle.

Le jour de mon arrivée, elle m’apprit qu’il y avait le lendemain réception solennelle et fête à la cour, le grand-duc devant ce jour-là officiellement annoncer son prochain mariage avec madame la marquise d’Harville, arrivée depuis peu à Gerolstein, accompagnée de son père, M. le comte d’Orbigny[1].

  1. Nous rappellerons au lecteur, pour la vraisemblance de ce récit, que la dernière princesse souveraine de Courlande, femme aussi remarquable par la rare supériorité de son esprit que par le charme de son caractère et l’adorable bonté de son cœur, était mademoiselle de Medem.