trop payés par des années de souffrances… Vous le voyez… j’ai du moins connu le bonheur.
— Pendant quelques jours peut-être…
— Oui ; mais quelle félicité pure et sans mélange ! Vous m’entouriez, comme toujours, des soins les plus tendres !… Je me livrais sans crainte aux élans de reconnaissance et d’affection qui à chaque instant emportaient mon cœur vers vous… L’avenir m’éblouissait : un père à adorer, une seconde mère à chérir doublement, car elle devait remplacer la mienne… que je n’avais jamais connue… Et puis… je dois tout avouer… mon orgueil s’exaltait malgré moi, tant j’étais honorée de vous appartenir. Lorsque le petit nombre de personnes de votre maison, qui, à Paris, avaient occasion de me parler, m’appelaient altesse… je ne pouvais m’empêcher d’être fière de ce titre. Si alors je pensais quelquefois vaguement au passé, c’était pour me dire : Moi jadis si avilie, je suis la fille chérie d’un