Page:Sue - Les mystères de Paris, 1ère série, 1842.djvu/49

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Et votre maître fabricant, à cette heure ? — demanda le Chourineur.

— Mon singe[1] ? Il s’appelle M. Borel, rue des Bourdonnais ; bête… mais brutal… voleur… mais avare ; il aime autant se faire crever un œil que faire la paye aux ouvriers. Voilà son signalement ; s’il s’égare, laissez-le se perdre, ne le ramenez pas à sa fabrique. J’ai été apprenti chez lui depuis l’âge de quinze ans ; j’ai eu un bon numéro à la conscription ; je demeure rue de la Juiverie, au quatrième sur le devant ; je m’appelle Rodolphe Durand… Voilà mon histoire.

— Maintenant, à ton tour, la Goualeuse — dit le Chourineur ; — je garde mon histoire pour la bonne bouche.

  1. Mon bourgeois, mon maître.