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d’un ton grave, imposant, presque sévère :

— Je ne plaisante jamais avec la reconnaissance et l’intérêt que m’inspire une noble conduite… Je vous l’ai dit : cette maison et cet argent sont à vous… c’est moi qui vous les donne… Et puisque vous hésitez à me croire… puisque vous me forcez de vous faire un serment, — je vous jure sur l’honneur que tout ceci vous appartient, et que je vous le donne pour les raisons que je vous ai dites.

À cet accent ferme, digne ; à l’expression sérieuse des traits de Rodolphe, le Chourineur ne douta plus de la vérité. Pendant quelques moments il le regarda en silence, puis il lui dit sans emphase et d’une voix profondément émue :

— Je vous crois, monseigneur, et je vous remercie bien… Un pauvre homme comme moi ne sait pas faire de phrases. Encore une fois, tenez… je vous remercie bien… Tout ce que je peux vous dire, voyez-vous… c’est que je ne refuserai jamais un secours aux malheureux… parce que la faim et la misère… c’est des ogresses dans le genre de celles qui ont embauché cette pauvre Goualeuse… et