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crânement étonnant, quatre francs par jour… à la rigueur ça se conçoit ; mais une maison, une boutique, de l’argent en masse… quelle farce !… Tonnerre, quelle farce !…

Et il se mit à rire d’un gros rire bruyant et sincère.

— Mais, encore une fois…

— Écoutez, monseigneur, franchement vous m’avez d’abord un petit peu mis dedans. C’est quand je me suis dit : M. Rodolphe est un gaillard comme il n’y en a pas beaucoup, il a peut-être quelque chose à envoyer chercher chez le boulanger[1], il me donne la commission et il veut me graisser la patte pour que je ne craigne pas le roussi… Mais après ça j’ai réfléchi que j’avais tort de penser ça de vous… et c’est là où j’ai vu que vous me montiez une farce ; car si j’étais assez Job pour croire que vous me donnez toute une fortune pour rien de rien… c’est pour le coup, monseigneur, que vous diriez : Pauvre Chourineur, va ! tu me fais de la peine… tu es donc malade ?

Rodolphe commençait à être assez embarrassé de convaincre le Chourineur. Il lui dit

  1. Le diable.