geois… Tenez, monsieur Rodolphe, encore une fois, c’est pas possible…
— Me croyant un des vôtres, vous m’avez raconté votre vie naturellement et sans feinte, sans cacher ce qu’il y avait eu de coupable ou de généreux. Je vous ai jugé… bien jugé, et il me plaît de vous récompenser.
— Mais, monsieur Rodolphe, ça ne se peut pas… Non, enfin, il y a de pauvres ouvriers qui toute leur vie ont été honnêtes, et qui…
— Je le sais, et j’ai peut-être fait pour plusieurs de ceux-là plus que je ne fais pour vous. Mais si l’homme qui vit honnête au milieu de gens honnêtes, encouragé par leur estime, mérite intérêt et appui, celui qui, malgré l’éloignement des gens de bien reste honnête au milieu des plus abominables scélérats de la terre, celui-là aussi mérite intérêt et appui. D’ailleurs ce n’est pas tout : vous m’avez sauvé la vie… vous l’avez aussi sauvée à Murph, mon ami le plus cher… Ce que je fais pour vous m’est donc autant dicté par la reconnaissance personnelle que par le désir de retirer de la fange une bonne et forte nature qui s’est égarée mais non perdue… Et ce n’est pas tout.