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rideau noir là, là toujours devant moi !… Et sur ce rideau noir si je voyais paraître les figures pâles et mortes de ceux…

Il tressaillit, et dit d’une voix sourde au Chourineur :

— Cet homme de cette nuit, est-ce qu’il est mort ?

— Non…

— Tant mieux !

Et le brigand resta quelque temps silencieux ; puis tout à coup il s’écria en bondissant de rage :

— C’est pourtant toi, Chourineur, qui me vaux cela ! Brigand !… sans toi je refroidissais l’homme et j’emportais l’argent… Si je suis aveugle… c’est ta faute… Oui, c’est ta faute…

— Ne pense plus à cela… c’est malsain pour toi… Voyons, viens-tu, oui ou non ?… je suis fatigué, je veux dormir… C’est assez nocé comme ça… Demain je retourne à mon train de bois… Je vas te conduire où tu voudras, j’irai me coucher après.

— Mais je ne sais où aller, moi… Dans mon garni… je n’ose pas… il faudrait dire…