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l’ongle du bourreau ! Et alors, abruti par la terreur, ce ne serait plus qu’une masse inerte, insensible, qu’on offrirait en holocauste aux mânes de tes victimes… Cela ne se peut pas… tu aurais cru te sauver jusqu’à la dernière minute… Toi, monstre… espérer ? Comment ! l’espérance viendrait suspendre ses doux et consolants mirages aux murs de ton cabanon… jusqu’à ce que la mort ait terni ta prunelle ?… Allons donc !… le vieux Satan rirait trop !… Si tu ne te repens pas… je ne veux plus que tu espères dans cette vie, moi…

— Mais qu’est-ce que j’ai fait à cet homme ?… Qui est-il ? que veut-il de moi ? Où suis-je ?… — s’écria le Maître d’école presque dans le délire.

Rodolphe continua :

— Si, au contraire, tu bravais effrontément la mort, il ne faudrait pas non plus te livrer au supplice… Pour toi l’échafaud serait un sanglant tréteau où, comme tant d’autres, tu ferais parade de ta férocité… où, insouciant d’une vie misérable, tu damnerais ton âme dans un dernier blasphème !… Il ne faut pas cela non plus… Il n’est pas bon au peuple de voir le condamné badiner avec le couperet, narguer