Page:Sue - Les mystères de Paris, 1ère série, 1842.djvu/360

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ensevelir dans l’ombre ses derniers crimes et sauver ce nouvel opprobre à sa famille.

Comme ses pareils, cet homme était aussi lâche que féroce. Croyant son heure arrivée, il trembla convulsivement, ses lèvres blanchirent ; d’une voix strangulée il cria :

— Grâce !…

— Il n’y a pas de grâce pour vous — dit Rodolphe. — Si l’on ne vous brûle pas la cervelle ici, l’échafaud vous attend…

— J’aime mieux l’échafaud… Je vivrai au moins deux ou trois mois encore… Qu’est-ce que cela vous fait, puisque je serai puni ensuite ?… Grâce !… grâce !…

— Mais votre femme… mais votre fils… ils portent votre nom…

— Mon nom est déjà déshonoré… Quand je ne devrais vivre que huit jours, grâce !…

— Pas même ce mépris de la vie qu’on trouve quelquefois chez les grands criminels ! — dit Rodolphe avec dégoût.

— D’ailleurs la loi défend de se faire justice soi-même, — reprit le Maître d’école avec assurance.

— La loi ! — s’écria Rodolphe — la loi !…