Page:Sue - Les mystères de Paris, 1ère série, 1842.djvu/335

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Non ; j’aime à entendre parler ainsi… Et puis je ne saurai que trop tôt comment est arrivé l’horrible malheur dont mon pauvre Murph a été la victime… Je me croyais certain de ne pas quitter le Maître d’école d’un pas, d’une minute, durant cette dangereuse entreprise… Alors il m’eût tué mille fois… avant que de toucher à Murph. Hélas ! le sort en a décidé autrement… Continue, mon garçon.

— Voulant donc employer mon temps pour vous, monsieur Rodolphe, je me dis : Faut aller m’embosser quelque part d’où je puisse voir les murs, la porte du jardin ; il n’y a que cette entrée-là… Si je trouve un bon coin… il pleut, j’y resterai toute la journée, toute la nuit surtout, et demain matin je serai tout porté… Je m’étais dit ça sur le coup de deux heures, aux Batignolles, où j’avais été manger un morceau en vous quittant, monsieur Rodolphe… Je reviens aux Champs-Élysées… je cherche à me nicher. Qu’est-ce que je vois ? Un petit bouchon à dix pas de votre porte… Je m’établis au rez-de-chaussée, près de la fenêtre ; je demande un litre et un quarteron de noix, disant que j’attends des amis…