Le vertige emportait la pensée de Rodolphe dans son rapide et effrayant tourbillon ; l’eau bouillonnait à ses oreilles ; il croyait se sentir tournoyer sur lui-même ; la dernière lueur de sa raison allait s’éteindre, lorsque des pas précipités et un bruit de voix retentirent auprès de la porte de la cave.
L’espérance ranima ses forces expirantes ; par une suprême tension d’esprit, il put saisir ces mots, les derniers qu’il entendit et qu’il comprit :
— Tu le vois bien, il n’y a personne.
— Tonnerre ! c’est vrai… — répondit tristement la voix du Chourineur. Et les pas s’éloignèrent.
Rodolphe, anéanti, n’eut pas la force de se soutenir davantage ; il glissa le long de l’escalier.
Tout à coup la porte du caveau s’ouvrit brusquement en dehors, l’eau contenue dans le souterrain s’échappa comme par l’ouverture d’une écluse… et le Chourineur put saisir les deux bras de Rodolphe qui, à demi noyé, se cramponnait encore au seuil de la porte par un mouvement convulsif.