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l’asphyxie accablèrent Rodolphe, les artères de ses tempes battirent avec violence, il eut des vertiges, il allait mourir. Il donna une dernière pensée à Murph et éleva son âme à Dieu… non pour qu’il l’arrachât au danger, mais pour qu’il agréât ses souffrances.

À ce moment suprême, sur le point de quitter, non-seulement tout ce qui fait la vie heureuse, brillante, enviée, mais encore un titre presque royal, un pouvoir souverain… forcé de renoncer à une entreprise qui, en satisfaisant ses deux instincts passionnés : l’amour du bien et la haine des méchants, pouvait lui être un jour comptée pour la remise de ses fautes ; prêt à périr d’une mort effroyable…, Rodolphe n’eut pas un de ces mouvements de rage, de frénésie impuissante pendant lesquels les âmes faibles accusent ou maudissent tour à tour les hommes, le destin et Dieu.

Non : tant que sa pensée demeura lucide, Rodolphe supporta son sort avec soumission, avec respect… Lorsque l’agonie obscurcit ses idées, absolument livré à l’instinct vital, il se débattit, si cela peut dire, physiquement, mais non moralement, contre la mort.