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fatale action non encore expiée ; ses pensées s’élevaient, grandissaient avec le péril.

Un nouveau supplice vint éprouver la résignation de Rodolphe.

Les rats chassés par l’eau s’étaient réfugiés de degré en degré, ne trouvant pas d’issue. Pouvant difficilement gravir une porte ou un mur perpendiculaires, ils grimpèrent le long des vêtements de Rodolphe. Lorsqu’il les sentit fourmiller sur lui, son dégoût, son horreur furent indicibles… Il voulut les chasser, les morsures aiguës et froides ensanglantèrent ses mains ; dans sa chute, sa blouse et sa veste s’étaient ouvertes, il sentit sur sa poitrine nue l’impression de pattes glacées et d’un corps velu. Il jetait au loin ces animaux immondes, après les avoir arrachés de ses habits ; mais ils revenaient à la nage.

Rodolphe poussa de nouveaux cris, on ne l’entendit pas… Dans peu d’instants il ne pourrait plus crier, l’eau avait atteint la hauteur de son cou, bientôt elle arriverait jusqu’à sa bouche.

L’air refoulé commençait à manquer dans cet espace étroit ; les premiers symptômes de