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rosé, puis disparaissait sous les plis serrés d’un grand mouchoir de cotonnade à carreaux bleus, et noué, comme on dit vulgairement, en marmotte.

Un collier de grains de corail entourait son cou d’une beauté et d’une blancheur éblouissantes. Sa robe d’alépine brune, beaucoup trop large, laissait deviner une taille fine, souple et ronde comme un jonc. Un mauvais petit châle orange, à franges vertes, se croisait sur son sein.

Le charme de la voix de la Goualeuse avait frappé son défenseur inconnu. En effet, cette voix douce, vibrante, harmonieuse, avait un attrait si irrésistible, que la tourbe de scélérats et de femmes perdues au milieu desquels vivait cette jeune fille la suppliaient souvent de chanter, l’écoutaient avec ravissement, et l’avaient surnommée la Goualeuse (la chanteuse).

La Goualeuse avait reçu un autre surnom, dû sans doute à la candeur virginale de ses traits…

On l’appelait encore Fleur-de-Marie, mots qui, en argot, signifient la Vierge.