Page:Sue - Les mystères de Paris, 1ère série, 1842.djvu/254

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Et je le prierai pour ceux qui ont eu pitié de moi, et qui m’ont ramenée à lui, mon père… — dit la Goualeuse.

Par un mouvement presque involontaire, elle se jeta à genoux devant le prêtre.

L’émotion était trop forte, les sanglots l’étouffaient.

Madame Georges, Rodolphe, l’abbé… étaient profondément touchés.

— Relevez-vous, ma chère enfant — dit le curé — vous mériterez bientôt… l’absolution de grandes fautes dont vous avez été plutôt victime que coupable ; car, pour parler encore avec le prophète : « Le Seigneur soutient tous ceux qui sont près de tomber, et il relève tous ceux qu’on accable. »

— Adieu, Marie — lui dit Rodolphe en lui donnant une petite croix d’or, dite à la Jeannette, attachée à un ruban de velours noir ; il ajouta : — Gardez cette petite croix en souvenir de moi ; j’y ai fait graver ce matin la date du jour de votre délivrance… de votre rédemption… Bientôt je reviendrai vous voir.

Marie porta la croix à ses lèvres.

Murph, à ce moment, ouvrit la porte du salon.