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porte… mais s’il vit, il sera entre bonnes mains : tu boiras la honte du fils comme tu as bu la honte du père. » Hélas ! un mois après, mon mari était condamné pour la vie… Depuis… les instances, les prières dont mes lettres étaient remplies, tout a été vain ; je n’ai rien pu savoir sur le sort de cet enfant… Ah ! monsieur Rodolphe, mon fils ? où est-il à présent ? Ces épouvantables paroles me reviennent toujours à la pensée : « Tu boiras la honte du fils comme tu as bu celle du père. »

— Mais ce serait une atrocité inexplicable ; pourquoi vicier, corrompre ce malheureux enfant ? pourquoi surtout vous l’enlever ?

— Je vous l’ai dit, monsieur Rodolphe, pour me forcer à lui envoyer de l’argent ; quoiqu’il m’ait ruinée, il me restait quelques dernières ressources qui s’épuisèrent ainsi. Malgré sa scélératesse, je ne pouvais croire qu’il n’employât au moins une partie de cette somme à faire élever ce malheureux enfant…

— Et votre fils n’avait aucun signe, aucun indice qui pût servir à le faire reconnaître ?

— Aucun autre que celui dont je vous ai parlé, monsieur Rodolphe : un petit saint-