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Et le digne gentilhomme porta ses deux mains à ses tempes.

Ces mots et ce geste étaient chez lui le signe du désespoir arrivé à son paroxysme. Malheureusement ou heureusement pour Murph, il était presque complètement chauve, ce qui rendait cette manifestation capillaire très-inoffensive, et cela à son grand et sincère regret ; car lorsque l’action succédait à la parole, c’est-à-dire lorsque ses doigts crispés ne rencontraient que la surface de son crâne luisante et polie comme du marbre, le digne squire était confus et honteux de sa présomption ; il se regardait comme un hâbleur, comme un fanfaron. Hâtons-nous de dire, pour disculper Murph de tout soupçon de forfanterie, qu’il avait possédé la chevelure la plus épaisse, la plus dorée qui eût jamais orné le crâne d’un gentilhomme du Yorkshire.

Ordinairement le désappointement de Murph à l’endroit de sa chevelure amusait beaucoup Rodolphe ; mais ses pensées étaient alors graves, douloureuses. Pourtant, ne voulant pas augmenter les regrets de son compagnon, il lui dit en souriant avec douceur :