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— Rodolphe vous a battu ? vous devez le haïr ! — dit Sarah.

— Moi, haïr un homme qui se déploie comme ça ! plus souvent ! Au fait, c’est drôle… Tenez, v’là le Maître d’école qui m’a battu, et ça me réjouirait de le voir étrangler… M. Rodolphe qui m’a battu, et même plus fort… c’est tout le contraire : je ne lui veux que du bien. Enfin, il me semble que je me mettrais au feu pour lui, et je ne le connais que de ce soir.

— Vous dites ça parce que nous sommes ses amis, mon brave.

— Non, tonnerre ! non, foi d’homme !… Voyez-vous, il a pour lui les coups de poing de la fin… dont il n’est pas plus fier qu’un enfant : il n’y a pas là à dire… c’est un maître, un maître fini… Et puis il vous dit des mots… des choses qui vous remettent le cœur au ventre ; et puis enfin, quand il vous regarde… il a dans les yeux quelque chose… Tenez, j’ai été troupier… avec un chef pareil… voyez-vous, on mangeait la lune et les étoiles.

Tom et Sarah se regardèrent en silence.

— Cette incroyable puissance de domina-