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CHAPITRE IV.

La rue du Marché-Vieux. — Guet-apens. — M. Duriveau et le capitaine Just en présence. — Provocations. — Préliminaires d’une rencontre.

Montant rapidement l’escalier, j’arrivai sur le palier du troisième étage, où demeurait la femme Lallemand ; je trouvai la porte de la première pièce ouverte, et j’entendis la voix éclatante du capitaine Just s’adressant à la fausse malade :

— Je vous dis que la princesse de Montbar est ici…

— Hélas ! mon bon Monsieur, — disait cette femme d’une voix lamentable, — je vous assure que non…

— Elle est ici… vous l’avez attirée dans un piège… misérable que vous êtes !

— Que le ciel écrase mon enfant que voilà si je sais ce que vous voulez dire, mon bon Monsieur.

— Ne faites pas de mal à ma pauvre maman, mon bon Monsieur, — s’écria l’enfant en joignant ses gémissements à ceux de sa mère.

— Où est la princesse ? — s’écria le capitaine Just d’une voix terrible, en portant sans doute la main sur cette créature, car elle reprit avec effroi :

— Grâce, Monsieur… vous me brisez le bras !