nison et prit de rigoureuses mesures contre ceux du parti armagnac ou royaliste, qui pouvaient vouloir redevenir Français. Le duc confia spécialement la défense des portes et des remparts à des Anglais ou à des forcenés bourguignons capables de résister au charme des douces paroles de la Pucelle. Plusieurs fois elle s’avança seule, à cheval, près des barrières des portes, suppliant ceux qui étaient Français comme elle de ne pas souffrir plus longtemps la domination des Anglais, qui causaient tant de dommage au pauvre peuple de France ; mais les gens du parti bourguignon et les Anglais l’injuriaient ! la menaçaient de tirer sur elle, quoiqu’elle fût venue pour parlementer… Alors elle s’en retournait, pleurant l’endurcissement ou l’aveuglement de ceux-là qui, Français, voulaient rester Anglais. Pourtant, chaque jour elle entendait ses voix lui assurer que la Gaule ne serait sauvée que lorsque tous les Anglais seraient chassés de son sol… »
l’évêque cauchon, écrivant. — Encore ses voix… Notons derechef ce fait, si capital dans l’instruction de notre procès…
le chanoine loyseleur. — « Le roi continuant de refuser de se rapprocher de Paris et de se présenter à ses portes, ainsi que le voulait la Pucelle, elle déclara au duc d’Alençon, qui avait grande créance en elle, que sainte Marguerite et sainte Catherine, lui étant de nouveau apparues, lui commandaient d’exiger du roi qu’il fit tous ses efforts pour regagner sa bonne ville de Paris par sa présence et sa clémence… »
l’évêque cauchon, écrivant. — Encore sainte Marguerite et sainte Catherine… Notons ce fait, non moins capital que celui des voix… Ah ! double sorcière ! tu as des visions ! des apparitions !… (Riant.) Il t’en cuira, ma fille !…
le chanoine loyseleur. — « Le duc d’Alençon, cédant au désir de la Pucelle, retourna devers le roi, qui lui promit que le 27 août, il se rendrait à La Chapelle-Saint-Denis, pour de là marcher vers Paris ; mais il ne tint pas sa promesse. Le duc d’Alençon retourna