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de Charles VII, ses injurieuses défiances, l’infâme examen qu’elle avait dû subir, l’évident mauvais vouloir des capitaines à son égard depuis son arrivée à Orléans, avaient profondément navré son âme simple et loyale ; mais inexorablement résolue de délivrer la Gaule de ses ennemis séculaires et de sauver le roi, malgré lui, parce qu’elle voyait le salut du pays dans le salut du trône, l’héroïne, oubliant ses souffrances, ne songeait qu’à poursuivre jusqu’à la fin son œuvre libératrice ! 



journée du mardi 3 mai 1429.


Le mardi, le conseil de guerre s’assembla dans la maison de Jacques Boucher, en présence de Jeanne. Elle exposa clairement, brièvement, son plan d’attaque, mûri, modifié à la suite des nombreuses reconnaissances faites par elle depuis trois jours en visitant les retranchements ennemis ; au lieu d’attaquer de prime abord les Tournelles, elle proposait de réunir toutes les forces disponibles, d’enlever la formidable redoute de Saint-Loup, située sur la rive gauche de la Loire, et l’un des ouvrages les plus importants des assiégeants, car, commandant la route du Berry et de la Sologne, il rendait très-difficiles le ravitaillement de la ville et l’entrée des renforts. Cette bastille emportée, l’on marcherait successivement contre les autres ; Jeanne distrayait seulement des troupes de l’expédition un corps de réserve prêt à sortir de la ville afin de pouvoir au besoin protéger les assaillants de la bastille de Saint-Loup contre les garnisons des autres redoutes, dans le cas où les Anglais, venant au secours des leurs, tenteraient ainsi une diversion. Quelques hommes de guet, placés d’avance dans la tour du beffroi de l’hôtel de ville d’Orléans, seraient chargés d’observer les mouvements des Anglais, et s’ils quittaient leurs retranchements afin d’opérer la jonction prévue par Jeanne, les gens de guet, sonnant à toute volée le beffroi, donneraient de la sorte au corps de réserve le signal d’aller à l’ennemi, afin de lui