l’aide d’Adam-le-Diable, qui est ensuite retourné sur le lieu du tournoi, rejoindre Mahiet-l’Avocat, qui plus tard l’a arraché du milieu de la mêlée.
Aveline, se redressant tout à coup effarée, s’écrie en proie à une sorte de délire :
— On le noie… je le vois… il est noyé ! Avez-vous entendu le bruit de son corps tombant dans l’eau ?
— Chère fille ! — dit Alison en fondant en larmes, — de grâce, calmez-vous…
— Elle a raison… c’est l’heure, — dit Guillaume Caillet d’une voix sourde ; — on devait noyer Mazurec à la fin du jour. Patience, toute nuit a son lendemain.
Alison, qui soutient Aveline dans ses bras, entend heurter à la porte et dit à Guillaume : — Qui peut venir à cette heure ?
Le vieux paysan se lève, s’approche de l’huis et dit au dehors :
— Qui va là ?
— Moi, Mahiet-l’Avocat, — répond une voix.
— Ah ! — murmure le père d’Aveline, — il vient de là-bas… tout est fini…
Et il ouvre à Mahiet ; celui-ci s’avance rapidement ; il va parler ; mais à l’aspect de la femme de Mazurec, soutenue presque défaillante dans les bras d’Alison, il se contient, s’approche de l’oreille de Guillaume et lui dit : — Il est sauvé !
— Lui ! — s’écrie le serf avec stupeur, — sauvé !
— Silence ! — reprend Mahiet en montrant Aveline du regard, — prenez garde, une pareille nouvelle trop brusquement apprise peut être fatale.
— Où est-il ?
— Adam l’amène… il se soutient à peine… je le précède de quelques pas… Il pleut à torrents ; nous sommes venus à travers champs ; le couvre-feu a sonné, nous n’avons heureusement rencontré personne.